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Le samedi 28 novembre Jacqueline Domergue nous a emmenés, avec l'association St Drézéry Patrimoine,  visiter la vieille faculté de Médecine.

Vieille est bien l'adjectif qui lui convient : ancêtre des médecins, un certain André fait son apparition à Montpellier en 1122. L'enseignement médical est donc né, de la pratique, dès le début du 12ème siècle. ET c'est en 1181 qu'un édit de Guilhem VIII proclama la liberté d'enseigner la Médecine à Montpellier.

C'est ce que nous apprend (entre autres choses) l'excellente et sympathique guide Marie-Hélène Lécot. Elle nous a fait visiter les différentes salles de la faculté, dont le vestiaire où professeurs et étudiants passent leur robe rouge avant la soutenance des thèses. Cette salle est couverte de portraits de médecins célèbres tels que Arnaud de Villeneuve au XIIIè siècle,  mais aussi Gui de Chauliac début XIVè, ou encore Guillaume Rondelet dans les années 1550.

Elle nous a expliqué que les chirurgiens de l'époque étaient les barbiers qui seuls savaient inciser et recoudre les plaies (puisqu'ils avaient les instruments pour ce faire) et même de réduire les fractures... D'ailleurs sur les portraits ils portent une robe noire et non pas rouge (robe des médecins). Mais comme ils ne savaient ni lire ni écrire, ils étaient méprisés par les médecins jusqu'à ... Lapeyronie qui, à la période classique (XVIIè/XVIIIè siècle) donna ses lettres de noblesses à la chirurgie. A partir de cette époque les médecins-chirurgiens figurent sur les portraits avec une cravate noire sur la robe rouge.

Ce n'est qu'à partir du décret du 11 mars 1803 (19 ventôse an XI) que l'exercice de la médecine est soumis à l'obtention d'un doctorat. Doctorat que le pauvre Rabelais n'obtient pas car il décède juste avant et c'est pourquoi, sur son portrait, la robe rouge est sur le dossier de son fauteuil... prête à être enfilée.

Nous avons également visité la salle des Actes, celle dans laquelle les étudiants prêtent serment... le serment d'Hippocrate. Là aussi des portraits plus modernes bien sûr, dont celui d'une femme médecin... la seule! Et elle figure dans un cadre... sur le portrait de son mari, médecin également!

Après presque une heure et demi de visite intéressante nous nous sommes rendus tout en haut de la fac pour admirer un côté de la Cathédrale Saint Pierre que l'on ne voit pas d'ailleurs... avec son toit vernissé. Nous y avons visité la salle des superbes cires du Docteur Spitzner et du savant italien Félix Fontana, dons de l'Université de Paris V, classés monuments historiques.

Enfin, dans les 20 dernières minutes,  nous avons parcouru le musée d'Anatomie où j'ai apprécié personnellement une vitrine d'instruments chirurgicaux, don du Professeur Bouisson, et ce magnifique écorché.

Ce fut un samedi matin très enrichissant et ces 2h de visite sont passées très vite.

Nous remercions Jacqueline pour son excellente initiative et nous remercions également Marie-Hélène Lécot dont nous gardons précieusement les coordonnées car ce n'est pas la seule visite qu'elle propose dans Montpellier.